Depuis plusieurs années, le marché français des compléments alimentaires connait une progression rapide et continue. Leur consommation a doublé entre 2006 et 2012 ! Docteur Nature fait le point sur la législation et vous conseille.
Définis par une directive européenne de 2002, ces produits sont «des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique». Les compléments alimentaires sont destinés à être pris par voie orale, sous forme de comprimés, gélules, pastilles ou solutions buvables.
En palliant les carences nutritionnelles transitoires, les compléments alimentaires sont particulièrement adaptés à certaines situations : convalescence, changement de saison, etc. Ils peuvent contenir des nutriments (vitamines et minéraux), des plantes, des substances à but nutritionnel ou physiologique, des ingrédients traditionnels (ex. : gelée royale…), des additifs et arômes dont l’emploi est autorisé en alimentation humaine.
Concernant les plantes, un arrêté français entré en vigueur au 1er janvier 2015 établit la liste des 541 espèces végétales désormais autorisées dans les compléments alimentaires (http://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2014/6/24/ERNC1406332A/jo/texte ). Cette liste est amenée à être complétée au fur et à mesure que de nouvelles plantes – telle le moringa – apparaissent sur le marché, pour se rapprocher de la liste européenne BelFrIt comprenant plus de 1 000 espèces.
Les compléments alimentaires « tous terrains »
On connaît déjà la chlorelle et la spiruline, mais le moringa, arbre tropical dont les feuilles sont très riches en éléments nutritifs, va probablement faire parler de lui très prochainement.
Les anti-oxydants comme le sélénium, la vitamine C, la vitamine E ou encore le zinc sont efficaces et les compléments alimentaires qui en contiennent sont nombreux. Pour protéger les cellules, le jus d’aloe vera constitue une source très riche de substances nutritives : 20 sels minéraux dont calcium, phosphore, cuivre, fer et zinc (cicatrisant et anti-inflammatoire), 18 acides aminés dont 7 classés essentiels, 12 vitamines (A, B, C, E), des enzymes (amylase, catalase, cellulase…), et une grande quantité de polysaccharides complexes.
Mélangée à l’eau, l’herbe de blé constitue l’une des sources les plus riches en vitamines A, B, C, E et K ; elle contient en outre un fort pourcentage de chlorophylle, 92 des 116 minéraux existants, des acides aminés (dont les 8 essentiels) et des enzymes. A une époque où notre alimentation est de plus en plus carencée, l’herbe de blé constitue un complément alimentaire de premier choix, un puissant détoxifiant et un soutien indispensable au système immunitaire.
Enfin les indémodables cocktails anti-fatigue – magnésium, gelée royale, ginseng et guarana -, sont indiqués pour donner un coup de fouet quand l’énergie est au plus bas.
Bien choisir son complément alimentaire
Voici quelques conseils pour choisir votre complément alimentaire en toute sécurité :
– la marque, le fabricant et le distributeur sont bien identifiés sur l’étiquette,
– la mention « complément alimentaire », l’adresse du fabricant, la liste des ingrédients, les conseils d’utilisation figurent clairement sur l’étiquette,
– tous les produits vendus en France doivent obligatoirement être étiquetés en français,
– privilégiez les produits certifiés AB et les formules les plus simples.
Un complément alimentaire ne doit pas revendiquer la prévention ou le traitement d’une maladie. En revanche, les étiquettes des compléments alimentaires peuvent comporter des allégations de santé. L’allégation de santé est une mention selon laquelle la consommation d’un aliment donné – tels que, par exemple, vitamines et minéraux ou fibres – peut avoir des bienfaits pour la santé. La liste des allégations autorisées valable pour l’ensemble de l’Union européenne peut être consultée en ligne (en anglais uniquement) : http://ec.europa.eu/nuhclaims/
Limiter les risques éventuels
Les compléments alimentaires mis sur le marché garantissent aujourd’hui un niveau élevé de protection pour les consommateurs. Bien utilisés, ils constituent des alliés pour optimiser votre santé. Cependant leur consommation n’est pas toujours sans risque, notamment pour les personnes présentant des pathologies et sous traitement médical (il est indispensable de questionner son médecin traitant dans ces deux derniers cas).
Si deux compléments alimentaires ont des objectifs différents, ils peuvent avoir des ingrédients en commun, notamment des vitamines et des minéraux. Dans ces conditions, la prise simultanée des deux produits, même aux doses recommandées individuellement, peut provoquer un surdosage. Par ailleurs, la formule de certains compléments alimentaires peut contenir des extraits de plantes particulièrement actifs.
Pour éviter tout risque, il convient donc de ne pas prendre plusieurs compléments alimentaires en même temps, de respecter les doses maximales indiquées et de tenir compte des quantités déjà apportées par l’alimentation.