Permettre à des groupes de citoyens de concevoir, créer et gérer leur habitat collectivement, telle est l’ambition de l’habitat participatif. Très populaire dans les pays scandinaves, la pratique séduit de plus en plus de français.
Vous rêvez d’un habitat écologique, abordable et solidaire ? Intéressez-vous vite à l’habitat participatif (ou habitat groupé). Ce concept monte en puissance, avec 220 projets en gestation sur la France ! Il permet à un groupe de particuliers mettant en commun leurs ressources et leurs idées, de concevoir, réaliser et financer leur logement au sein d’un lieu de résidence collectif.
Un projet d’habitat participatif est composé d’espaces privés (les logements) et d’espaces partagés (buanderie, salle vidéo, potager, etc.) Les futurs habitants participent à la conception de l’immeuble et au choix des matériaux. Ils sont présents aux réunions de chantier, peuvent également mettent la main à la pâte lors de la phase de construction et assurent la gestion de la copropriété.
Cette mutualisation permet de réduire de manière significative les coûts de l’accession et les charges tout en permettant aux habitants de jouir d’un logement qualitatif.
Plus qu’une solution à la crise du logement, l’habitat participatif correspond aussi à une nouvelle philosophie de vie. Les habitants peuvent mutualiser le jardin, l’électroménager et les chambres d’amis, et concevoir des aménagements pour partager leurs loisirs. Cette mise en commun est un pas vers une société plus solidaire !
La loi ALUR (Loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) adoptée en février 2014, reconnaît une pleine existence à ce mode d’habitat en développement. Cette loi sécurise également l’habitat participatif en créant un statut juridique adapté (société d’habitat participatif ou coopérative d’habitants ) qui simplifie les démarches tout en préservant la diversité des projets.
Pour les professionnels de la construction, l’habitat participatif bouscule un peu les codes. Il s’agit de travailler dans une logique de co-construction avec les futurs résidents.
Grande mixité sociale et générationnelle à Toulouse
Selon Le Monde, le plus gros chantier d’habitat participatif jamais entrepris en France vient de prendre fin dans l’éco-quartier de la Cartoucherie à Toulouse. Il ne reste plus qu’à effectuer les travaux d’aménagement des 90 logements, en tenant compte des désirs des habitants.
Ce grand ensemble, bientôt habité par des locataires et des propriétaires de toutes conditions, comptera des salles communes, des buanderies, des chambres d’amis, une salle de musique et un jardin partagé. Les habitants pourront également jouir d’une salle polyvalente de 135 m² ainsi que d’un espace bricolage. Couples avec enfants, familles monoparentales, retraités, personnes isolées… la mixité est bien là, confirmant que l’habitat participatif peut aussi lutter contre la ségrégation.
Mieux vieillir à « Chamarel-les-Barges »
Près de Lyon, le projet « Chamarel-les-Barges » a démarré en 2009. Tout est parti d’une discussion entre amis sur les difficultés de proches n’ayant pas anticipé leurs vieux jours. « Rapidement, nous avons été plusieurs à nous réunir en se disant qu’il faudrait peut-être prévoir quelque chose», se remémore Patrick, instituteur à la retraite.
Avec d’autres jeunes retraités, ils ont entamé une réflexion sur le bien-vieillir. Le groupe s’est progressivement agrandi autour de valeurs communes avant de se lancer dans la création d’un lieu de vie. Ils ont opté pour la coopérative d’habitants, une troisième voie entre propriété privée et location. Après 2 ans de travaux, le projet voit enfin le jour ; les retraités lyonnais aménageront prochainement dans une résidence qu’ils auront eux-mêmes adaptée aux besoins de leur âge.
L’immeuble de quatre étages comprend seize appartements ainsi que des espaces collectifs au rez-de-chaussée, dont deux chambres d’amis, une salle commune avec cuisine, un atelier bricolage, une buanderie. Les coopérateurs ont également décidé que tous les appartements seraient identiques (double orientation, équipement cuisine similaire, etc.) dans un souci d’équité.
Un éco-hameau à 1h de Paris
C’est une première en Ile-de-France : un éco-hameau permettant un habitat participatif va voir le jour au cœur du Parc naturel régional du Vexin français. Cinq îlots de 700 à 1 500 m² accueilleront chacun de 2 à 7 habitations. La surface habitable des maisons sera ainsi de 50 à 200 m², en fonction des besoins des futurs habitants. Dans chaque îlot, les habitations seront dessinées en fonction de l’ensoleillement et de l’ouverture sur un espace collectif central, dont la fonction est gérée par les habitants (jardin partagé, jeux pour les enfants…).
La conception des hameaux privilégie des matériaux et des modes de construction écologiques. La récupération des eaux est également étudiée dans cette perspective et met à profit des systèmes d’épuration alternatifs. Pour la construction, les éco-matériaux comme le bois, la paille, le chanvre et la terre seront privilégiés.
Projet à taille humaine en Sud Gironde
Nature et Partage s’intéresse naturellement à l’habitat groupé, qui s’inscrit dans une démarche solidaire en cohérence avec ses valeurs. L’association soutient donc la communication pour un projet local dénommé « Hameau de la Chandelière » situé juste à côté de ses locaux, à Gironde-sur-Dropt (33).
Un ensemble de 7 maisons indépendantes est prévu avec en plus une maison commune et des jardins partagés. Déjà 2 maisons sont retenues, dont une pour Bernard Clavière – qui pourra organiser des réunions d’information dans la maison commune. Un caisson d’isolation sensorielle sera disponible ainsi que de nombreux équipements pour la santé et le bien-être.
L’objectif est de tendre vers une consommation énergétique limitée. Le mode de construction écologique choisi est le bois massif et l’étude du projet est effectuée par Woodland Concept.
Pour toute information concernant le projet « Hameau de la Chandelière », merci de contacter Serge au 05 56 61 91 05.