Thérapeutes et nutritionnistes insistent sur la notion d’équilibre acido-basique de l’organisme. Et pour cause, cet équilibre est essentiel pour notre survie ! Docteur Nature fait le point sur les causes et les conséquences d’une acidité trop élevée.
Acidité et alcalinité : une histoire de pH
L’équilibre acido-basique, c’est-à-dire l’équilibre qui devrait exister dans notre corps entre les fluides acides et alcalins (ou basiques), est fragile.
De la même manière que nous nous maintenons à une température constante, notre organisme oeuvre en permanence pour maintenir chacune de nos cellules à son pH (ou potentiel hydrogène) idéal :
- le pH du sang est stable, compris entre 7,32 et 7,42 (et donc légèrement alcalin). Toute valeur en deçà ou au-dessus de ces limites aura des conséquences dramatiques ;
- le pH urinaire doit se situer entre 6,5 et 7,5 (le pH de l’urine du matin est généralement inférieur à 6) ;
- le pH d’une peau saine est très exactement de 5,2.
- le pH au sein du tube digestif : en fonction de l’aliment ingéré et en fonction de l’organe en fonctionnement (acide pour l’estomac, alcalin pour l’intestin grêle).
Pour maintenir ces valeurs, l’organisme est doté de systèmes régulateurs très performants. Il s’agit :
- des systèmes « tampons » qui neutralisent instantanément l’excédent d’acidité (à l’intérieur des cellules du sang, de l’os…) ;
- des poumons participant eux aussi à la régulation de l’équilibre acido-basique en éliminant le dioxyde de carbone du sang ;
- des reins.
Mais ces systèmes ne suffisent pas toujours. Par exemple, la capacité d’élimination de l’acidité par les reins est limitée et avec l’âge, elle diminue. D’autre part, si les substances acides générées par notre mode de vie et notre alimentation dépassent les capacités de neutralisation de l’organisme, il s’en suit une acidification. Un processus qui peut avoir pour conséquence une rupture de l’équilibre acido – basique appelée acidose.
On peut savoir si on souffre d’acidose chronique de faible niveau en mesurant le pH de son urine à l’aide de papiers réactifs, vendus en pharmacies ou dans les boutiques de produits naturels. Certains recommandent une mesure par jour, faite en utilisant la première urine du matin. D’autres préconisent trois mesures par jour, pendant 8 à 15 jours.
Dans tous les cas, un pH moyen inférieur à 6,5 signifie qu’il y a un excès d’acide dans l’organisme.
En cas d’acidose, notre organisme va tenter d’équilibrer lui-même le pH en puisant des substances alcalinisantes sur le calcium de nos os. Notre squelette se trouve fragilisé, l’arthrose peut faire son apparition, avec de multiples symptômes associés : ostéoporose, douleurs articulaires, rhumatismes…
L’acidose constitue un terrain propice à l’apparition de nombreuses maladies. Les musques s’affaiblissent, le risque de calcul rénal augmente, la tension artérielle peut augmenter et le système immunitaire devenir moins efficace.
Les causes de l’acidose :
- une alimentation acidifiante, riche en sucres (gâteaux, barres sucrées, sodas) et graisses saturées (viennoiseries, quiches, pizzas…), carencée en minéraux alcalins ;
- le stress, gros consommateur de minéraux et notamment de magnésium ;
- le manque ou l’excès d’activité physique ;
- une mauvaise eau de boisson consommée en quantité inadaptée et une mauvaise respiration ;
- le manque de sommeil.
Influence de l’alimentation sur l’équilibre acido-basique
Une trop grande consommation d’aliments acidifiants (viande, sucre, féculents, café, alcool) combinée à une trop faible consommation d’aliments alcalifiants (fruits, légumes, noix et graines) génère de l’acidose chronique de faible niveau.
Rétablir l’équilibre acido-basique de l’organisme passe par la mise en pratique d’une diététique adaptée. Une alimentation à dominante végétarienne permet notamment de réduire fortement la tendance à l’acidose. Il est également conseillé de réduire, voire supprimer, la consommation de sucres purs et celles des céréales raffinées, de réduire considérablement la consommation d’alcool. Fruits et légumes crus seront consommés à des repas différents, pour l’apport vitaminique et minéral mais aussi pour leurs vertus drainantes.
L’exercice physique, surtout au grand air, accélérant le rythme respiratoire et stimulant la diurèse contribue également au rétablissement de l’équilibre. Dans certains cas, la correction de l’alimentation et une meilleure hygiène de vie ne suffisent pas à compenser l’état d’acidose. Des suppléments nutritionnels à base de végétaux et de minéraux alcalinisants sont alors indispensables pour rétablir l’équilibre acido-basique ; pensez notamment à l’herbe de blé ou à la spiruline !
Les aliments à favoriser pour l’équilibre acido-basique
Une controverse est existante concernant la classification des aliments selon leur potentiel acidifiant ou alcalinisant ; c’est la raison pour laquelle vous trouverez plusieurs classifications. Voici néanmoins quelques aliments aux réelles vertus alcalinisantes, à favoriser en cas d’acidose :
- Fruits : bananes, pommes, poires, mûres, fruits doux et bien mûrs (melon, pastèque). Les jus de fruits, trop concentrés en sucre, sont à éviter.
- Légumes verts ou feuillus : brocoli, épinards, kale, haricots, ortie, chou frisé, chou vert et de Bruxelles, bette (feuilles), céleri, artichaut, courge, courgette
- Légumes colorés : carotte, betterave
- Noix, graines, légumineuses : châtaigne, graines de citrouille, noix de cajou, amande (sans peau), noix du Brésil
L’exemple du citron montre qu’un aliment au goût acide peut être basifiant. Il ne faut donc pas confondre aliments acides et aliments acidifiants.